La France ne soutiendra pas le régime centrafricain du président François Bozizé contre la rébellion qui le menace, a annoncé hier matin François Hollande, tandis que la Force multinationale d'Afrique centrale (Fomac), déjà présente en Centrafrique, étudiait la possibilité d'envoyer des renforts pour «sécuriser» Bangui, la capitale. Cette force multinationale, mise en place en 2008, a pour mission initiale d'aider à consolider la paix dans un pays miné par des années de guerres civiles. Elle a commencé à se retirer progressivement de la Centrafrique qu'elle est censée quitter définitivement avant le 31 décembre 2013.
Quelques heures avant la déclaration de Hollande, Bozizé avait pourtant appelé Paris et Washington à l'aider pour stopper la rébellion du Séléka qui a pris les armes depuis le 10 décembre et menace désormais la capitale. Le Séléka («alliance» en sango, la langue nationale) réclame le «respect» d'accords de paix conclus en 2007 et 2011, auxquels le pouvoir ne s'est pas plié, selon lui. En deux semaines, les insurgés se sont emparés des villes stratégiques de Bria (cité diamantifère du centre), de Bambari (cité aurifère du centre sud) et enfin de Kaga-Bandoro (centre nord). Sous-équipée, démotivée et mal organisée, l'armée régulière centrafricaine ne paraît pas en mesure de juguler l'avancée de la rébellion.
Ancienne puissance coloniale, la France a longtemps possédé une importante base militaire dans le pays où 250 soldats tricolores sont