Menu
Libération
Récit

Contre Obama, Moscou prend les enfants en otages

Article réservé aux abonnés
Le Parlement russe a voté l’interdiction des adoptions par des Américains, en représailles aux sanctions visant les responsables de la mort d’un avocat.
Un orphelinat à Sapozhok, en 2008. Le pays compte 740 000 enfants sans parents. (Photo Denis Sinyakov. Reuters)
publié le 27 décembre 2012 à 20h26

Après le chantage au gaz, exercé à plusieurs reprises déjà sur ses «partenaires» européens, voici celui des orphelins. Le président russe, Vladimir Poutine, a indiqué hier avoir «l'intention de promulguer la loi», adoptée mercredi en dernière lecture par le Parlement, interdisant l'adoption d'enfants russes par des citoyens américains.

Quarante-six enfants déjà familiarisés avec leurs parents adoptifs pourraient même être empêchés de rejoindre leur nouvelle famille, a indiqué le délégué russe aux droits de l'enfant, Pavel Astakhov. «Ils ne pourront pas partir en Amérique, a asséné ce «défenseur» de l'enfance. Ce n'est pas la peine d'en faire une tragédie.»

Cette nouvelle loi, qui semble faire des orphelins une ressource géostratégique comme le sont déjà le gaz ou le pétrole, se veut une réponse à la «loi Magnitski» votée par le Congrès américain et promulguée par Barack Obama le 14 décembre. A la suite d'un intense lobbying de l'homme d'affaires William Browder, qui défend la mémoire d'un de ses employés, cette «loi Magnitski» a été adoptée à Washington. Elle interdit l'entrée au Etats-Unis des responsables russes impliqués dans la torture et la mort de Sergueï Magnitski, décédé en prison à Moscou à l'âge de 37 ans, et prévoit la saisie de leurs biens. Dans la meilleure tradition de la guerre froide, Moscou et Washington sont repartis dans une logique du coup pour coup, quelques années après que Barack Obama a tenté de faire «redémarrer»