Le 21 décembre, un ingénieur français était enlevé au Nigeria dans l'Etat de Katsina. Les premiers commentaires de la police locale montrent toute la dualité de l'industrie de l'enlèvement qui fleurit dans ce pays comme dans d'autres régions du monde. La résidence a été attaquée par une trentaine d'hommes armés probablement guidés par des employés de l'entreprise. «En regardant la façon dont l'opération a été menée, la coordination, la vitesse, l'expertise, tout indique qu'il s'agit de l'œuvre d'employés de l'entreprise.» Selon le commissaire de police, les ravisseurs connaissent bien la région et n'étaient donc probablement pas des «étrangers». «L'enlèvement ne ressemble pas à un coup de Boko Haram [groupe islamiste du Nord, ndlr], contrairement à ce qui a été suggéré», a-t-il ajouté.
Les compagnies d'assurance estiment à environ 20 000 le nombre d'enlèvements chaque année (1) sur la planète. Les kidnappings, à motivation criminelle ou politico-religieuse, sont une industrie dont la géopolitique offre des aspects surprenants : les Chinois constituent le plus gros contingent de victimes devant les Français ; l'Amérique latine (Venezuela, Colombie, Mexique, Amérique centrale…) et le sous-continent indien arrivent en tête ; et en Afrique, la piraterie somalienne détient plus d'otages que les islamistes du Mali. Les deux sortes d'enlèvements, criminels et politico-criminels, ont dorénavant des rapports solides.
Les entreprises internationales, confron