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Libération

Aux Pays-Bas, les sites de dénonciation populiste pullulent

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publié le 28 décembre 2012 à 20h56

Un site internet de dénonciation sur les «nuisances causées par les Polonais, les Roumains ou les Bulgares» a été lancé en février par le populiste de droite Geert Wilders. En dix mois, il a reçu 175 000 courriers électroniques, tout compris, dont des spams et messages de haine envoyés depuis la Pologne, où l'initiative a choqué… Sur ce total, 38 000 plaintes sont tout de même venues de citoyens néerlandais, portant surtout sur des problèmes d'alcoolisme, de tapage nocturne ou de places de parking. Seulement 16% des plaintes portent sur la concurrence déloyale qu'exerceraient les Polonais sur le marché du travail. Ils sont les plus nombreux, parmi les Européens de l'Est, à venir travailler aux Pays-Bas, pour des salaires parfois moins élevés que ceux des Néerlandais. Un thème que Geert Wilders pensait plus central.

L'initiative avait été très contestée à son lancement. Neelie Kroes, commissaire européenne à la Concurrence et grande figure du parti libéral VVD, s'était notamment demandé ce qui viendrait après : «Vous avez un problème avec les blondes ? Dénoncez-les ici», avait-elle lancé sur son blog… Elle ne s'en doutait pas, mais bien d'autres partis ont suivi l'exemple donné par Wilders. Chacun y va, à droite comme à gauche, de son thème de prédilection. La proximité de certains lycées avec des coffee-shop (bars à joints) pose ainsi problème aux chrétiens démocrates du CDA. Ce parti centriste a donc ouvert un site pour recueillir les témoignages du public.