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Libération
TRIBUNE

RDC : viols et légèretés françaises

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publié le 28 décembre 2012 à 19h06

Depuis près de vingt ans, les provinces du Nord et du Sud-Kivu, aux confins de la république démocratique du Congo (RDC) sont la proie de groupes qui usent d’une arme abominable : les viols massifs de femmes et de fillettes, souvent suivis d’actes de barbarie, et commis en public devant les maris, les enfants, les villageois rassemblés de force… Il ne s’agit pas de ces outrages qui, depuis la nuit des temps «accompagnent» sinistrement les mouvements de troupes, mais d’une stratégie pour prévenir toute velléité de résistance collective ou individuelle. Moralement anéantis, réduits en esclavage, les Congolais du Kivu creusent, trient et exportent leurs richesses minières pour de richissimes seigneurs de guerre et leurs milices.

La journaliste belge Colette Braeckman a relaté l'admirable combat d'un gynécologue de Bukavu, le docteur Mukwege, ayant soigné 30 000 femmes (l'Homme qui répare les femmes, éditions André Versaille). Des Français connus pour leur probité morale - et certains pour leur connaissance de l'Afrique noire - viennent de prendre le relais dans une tribune publiée par le Monde : «Au Kivu, on viole et massacre dans le silence.» La Première Dame de France, Valérie Trierweiler, fait partie des signataires.

Au niveau d'abjection atteint en RDC, toute proclamation d'indignation est bienvenue. Surtout si elle repose sur une analyse de la situation, gage d'efficacité d'un texte évidement politique. Or, rien de tel. Au contraire, une pierre de plus au m