Le pardessus est toujours sobre. Mais, en week-end familial à Venise, Mario Monti a laissé au placard son traditionnel loden pour un manteau molletonné, comme pour signifier qu'il avait définitivement changé de veste. Le «Professore» à la tête, treize mois durant, d'un «gouvernement technique» pour sauver l'Italie du désastre financier et qui promettait ensuite de revenir à ses chères études d'économie, est officiellement en campagne.
Dans un tweet, il a annoncé qu'il «montait» sur la scène politique pour «la rénover», puis il a publiquement confirmé, vendredi soir, qu'il conduira un rassemblement du centre réunissant les petits partis libéraux et catholiques pour les législatives des 24 et 25 février. «J'accepte d'assumer le rôle de chef de la coalition et je m'engage pour garantir le succès de cette opération», a-t-il expliqué après avoir longuement hésité et laissé entendre, jusqu'à la semaine dernière, qu'il se contenterait de donner sa bénédiction aux forces politiques se reconnaissant dans sa vision pour l'Europe et le redressement du pays.
«Peur». L'ex-commissaire européen a déjà reçu le soutien d'une partie des milieux patronaux et du Vatican, qui a clairement fait part de sa satisfaction. «Elevons-nous en politique», a repris en chœur l'Osservatore Romano, l'organe officiel du Saint-Siège. «Il s'est lancé dans la bagarre estimant