Krishna Kumar, dans sa petite échoppe de matériel électrique, attend de recevoir les photos de ses deux enfants sur un CD. «C'est la police qui les a fait photographier», raconte-t-il. La séance de prise de vue a eu lieu dans l'école de ce quartier modeste de New Delhi, Raghubir Nagar Transit Camp. Un ancien bidonville, dont les habitants ont été relogés dans des petits immeubles de béton dressés entre des ruelles de terre où gambadent des écoliers en uniforme, cartables sur le dos. Près de 300 enfants de la localité vont bientôt avoir leur portrait en couleur, un document précieux, qui pourra peut être les sauver un jour. Ce programme, baptisé Pehchaan («reconnaissance»), a été lancé par le commissaire de police de Rajouri Garden. Une initiative mise en place afin de lutter contre les disparitions d'enfants à New Delhi, un phénomène de plus en plus inquiétant.
Derrière son bureau, M. Renganathan, trente ans de service à son actif, raconte : «L'an dernier nous avons créé une unité spéciale pour lutter contre le trafic humain à New Delhi, afin d'enquêter sur les cas de disparitions d'enfants. Nous nous sommes rendu compte que, dans de nombreux cas, les parents n'avaient même pas de photos. Ils nous disaient qu'ils n'avaient pas les moyens. Malheureusement, cela diminue les chances de retrouver les enfants.»
Les communautés pauvres de la ville étant les plus touchées par les cas de disparitions, le policier décide alors de cette initiative originale pour les fa