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Libération
Reportage

Les islamistes tunisiens en plein abus de prétoires

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Les procès se multiplient contre les opposants à Ennahda et ses alliés, à l’image de celui, hier, du doyen de la fac de la Manouba, opposé au port du niqab en cours.
Les forces de sécurité procèdent à des contrôles d'identité sur la route menant à un quartier salafiste de La Manouba, près de Tunis, le 2 novembre 2012. (Photo Fethi Belaid. AFP)
publié le 3 janvier 2013 à 21h56

Encore une fois, il a fallu battre le rappel. Des voisins ont fait le voyage en minibus depuis Hammamet, à une heure de là. Les universitaires sont venus nombreux, de plusieurs villes. Des collègues français ou belges ont aussi fait le déplacement. Au total, un peu plus de 200 personnes se sont rassemblées hier devant le tribunal pour apporter leur soutien à Habib Kazdaghli. Le doyen de la faculté de la Manouba, la plus grande université de sciences humaines du pays, près de Tunis, est aux prises avec l’un de ces procès à portée politique qui se multiplient au gré des tensions entre forces modernistes et islamistes, mettant à l’épreuve une justice encore fragile.

Accusatrices. Pour cette affaire particulièrement sensible, l'entrée a été barrée aux journalistes comme au public. Seuls les avocats et quelques observateurs ont pu assister à l'audience, déjà trois fois reportée. Poursuivi pour «actes de violence commis par un fonctionnaire dans l'exercice de ses fonctions», Habib Kazdaghli encourt cinq ans de prison. Egalement sur le banc des prévenus, ses accusatrices, Imen Berrouha et Fattouma Hajji. Les jeunes femmes font partie de ce collectif d'étudiants salafistes qui a milité, parfois agressivement, tout au long de la dernière année universitaire, pour le droit d'assister aux cours en niqab. En février, le conseil de discipline en suspend six, dont Imen. Le 6 mars, elle entre avec Fattouma dans le bureau du doyen. Elles y sèment la pagaille. Imen a