Dans les chancelleries occidentales, le discours est inamovible depuis le 27 juillet 2010, date de la parution au Journal officiel de l’UE des 73 pages de sanctions européennes : les mesures restrictives produisent des effets mesurables sur l’économie iranienne et les mollahs n’auront pas le choix, ils devront se résoudre à ouvrir leurs sites nucléaires suspects à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), basée en Autriche. Sans craindre les effets d’annonce, les diplomates tablent même sur un accord à la mi-janvier. En coulisses pourtant, plusieurs d’entre eux reconnaissent qu’ils sont troublés par la facilité avec laquelle le régime déjoue les sanctions, au moins sur le plan financier.
Depuis six mois, Téhéran jongle avec les entreprises prête-nom. Personne ne sait combien de millions de dollars transitent encore en cash dans les places offshore. Et c’est un secret de polichinelle : ces sociétés-écrans, créées pour drainer des dollars en Malaisie, en Biélorussie ou aux îles Caïman et visées par Washington et Bruxelles, ont fermé boutique depuis belle lurette. Désormais, les petits virements sont masqués grâce à d’autres structures.
Ainsi, depuis le mois d'avril, le responsable d'un centre à la mission plus que floue, mais dépendant directement de la présidence iranienne, a pu effectuer deux séjours privés prolongés en Autriche, sans que ni les autorités locales ni Bruxelles ne puissent l'en empêcher. De forts soupçons pèsent sur Hamid Reza Amirinia et son pompeux