Menu
Libération
Analyse

Merkel décomplexée sur les exportations militaro-industrielles

Article réservé aux abonnés
Le commerce des armes devenu pour le pays un outil de diplomatie, y compris envers des Etats autoritaires ou en crise, l’Allemagne est à présent le troisième exportateur mondial.
publié le 3 janvier 2013 à 20h06

La liste des courses de l’Arabie Saoudite dans le grand magasin d’armement allemand ne cesse de s’allonger. Ce week-end, les médias outre-Rhin signalaient une nouvelle demande de Riyad, qui aimerait acquérir 30 Dingo, un gros camion blindé de 3,5 millions d’euros, équipé d’une protection antinucléaire, bactériologique et chimique. Cette demande favorablement accueillie par Berlin succède à deux autres grosses commandes saoudiennes, (270 chars de combat Léopard 2 et des transports de troupes GTK Boxer). Celles-ci n’attendent plus que le feu vert du Conseil de sécurité fédéral où siègent à huis clos Angela Merkel et huit de ses ministres.

En 2012, l’Allemagne a aussi vendu deux frégates porte-hélicoptères à l’Algérie, 130 Léopard 2 d’occasion à l’Indonésie, deux sous-marins à l’Egypte et deux à Israël, ainsi que quelques dizaines de milliers de fusils d’assaut livrés aux quatre coins de la planète. Et l’Algérie va commencer à produire sous licence des véhicules militaires allemands. Entre autres.

Orties. Si les candidats se pressent au portillon allemand, ce n'est pas seulement à cause de la réputation du made in Germany. C'est aussi parce que l'Allemagne vient très officiellement de jeter aux orties ses réticences en ce qui concerne les ventes d'armes à destination de régimes autoritaires et/ou situés dans des régions en crise. Lors d'un discours prononcé fin octobre au congrès annuel de l'armée allemande, Merkel a expliqué que son pays allait intégrer plus for