Menu
Libération
Portrait

Centrafrique : le magicien «Boz» ?

Article réservé aux abonnés
Le président François Bozizé a su prendre le pouvoir par la force et le conserver par les urnes. Jusqu’ici.
Le président centrafricain François Bozizé, le 30 décembre 2012 à Bangui. (Photo Sia Kambou. AFP)
publié le 4 janvier 2013 à 21h56

Les rebelles qui campent au nord de Bangui exigent sa démission. La France, ex-puissance coloniale, le pousse à lâcher du lest et les Etats-Unis ont carrément fermé leur ambassade à Bangui. Quant aux pays voisins, la plupart sont exaspérés par un comportement jugé à la fois indolent et erratique. Et pourtant, malgré ces vents contraires, François Bozizé, le président de la République centrafricaine, pourrait bien sauver sa tête à l’issue des pourparlers de paix qui doivent démarrer la semaine prochaine à Libreville, au Gabon.

A 66 ans, «Boz», comme on le surnomme à Bangui, joue sans doute l’une des parties les plus difficiles de son existence politique, marquée par une soif farouche du pouvoir. Né en 1946 au Gabon, où son père gendarme était en poste, il a embrassé naturellement la carrière militaire. Issu de l’ethnie majoritaire Gbaya, il se serait fait remarquer très tôt par «l’empereur» Bokassa en rudoyant un mercenaire français accusé d’avoir manqué de respect à l’ancien homme fort de Bangui. Bozizé devient son aide de camp et, à 32 ans, le plus jeune général de son pays.

S'il n'est pas particulièrement brillant, l'officier ne manque ni d'ambition ni d'esprit d'initiative. Après la chute de Bokassa (en 1979), lâché par son protecteur français, le président Valéry Giscard d'Estaing, «Boz» part en France, où il suit les cours de l'Ecole de guerre. «C'était un homme sérieux, un taiseux, témoigne l'ancien journaliste Jean-Louis Gouraud, son ami de trente ans. Il t