Parfois, la diplomatie sait faire clair et concis : «La France apprend avec soulagement la libération, le 27 décembre, de M. Mohamed Lémine Ould Dadde.» L' intéressé aussi, ancien commissaire mauritanien aux droits de l'homme, a reçu la nouvelle inattendue «avec soulagement». Face aux accusations de détournement de fonds, usé par deux années passées à clamer son innocence derrière les barreaux, Mohamed Lémine n'y croyait plus. Sa liberté est «provisoire» et alourdie de 22 500 euros de caution, mais son avocat, Me Brahim Ebety, n'hésite pas à parler de «petit miracle» : «Depuis son arrestation, le 27 septembre 2010, nous dénonçons le caractère arbitraire de sa détention. Jusqu'à présent, jamais personne ne nous avait laissé de lueur d'espoir.» La décision du président de la cour d'appel de Nouakchott étonne car, du côté de l'ancien ministre et de ses soutiens, on s'attendait plutôt à une nouvelle condamnation.
Promu après le putsch
Condamné à trois ans de prison en juin, Mohamed Lémine a fait appel au risque d'une peine plus sévère encore. «Le parquet veut dix ans», murmure-t-on à Nouakchott, dans les couloirs du palais de justice. Prévu pour le 23 décembre, le second procès a une nouvelle fois été reporté : le juge est, paraît-il, malade. Nul ne connaît la date de la future audience mais, si elle a lieu, rien ne dit que Mohamed Lémine ne retrouvera pas sa cellule.
Début décembre, à Paris : «Il paye pour ses idées, sa modernité.»