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Libération

Bachar al-Assad prend la parole mais reste sourd

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Le président syrien s’est exprimé dimanche pour la première fois depuis sept mois, mais il demeure inflexible et refuse toute solution politique.
Photo fournie par l'agence Sana du président syrien Bachar Al-Assad au cours de son discours le 6 janvier. (Photo AFP)
publié le 6 janvier 2013 à 22h47
(mis à jour le 6 janvier 2013 à 22h47)

Les bombardements de l'artillerie ont beau secouer la banlieue de Damas et des combats se dérouler à l'intérieur même de la ville, dans le camp palestinien de Yarmouk, Bachar al-Assad fait comme s'il ne les entendait pas. Pour lui, le conflit sanglant, qui déchire son pays depuis vingt et un mois, n'est encore qu'une affaire de «terroristes» et de «pantins fabriqués par l'Occident». Pour son premier discours en sept mois, le président syrien a utilisé le même ton martial et campé le même rôle que lors des précédents, celui d'un dictateur sourd et aveugle. Une attitude que le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a parfaitement résumée : «Il semble s'être enfermé dans une pièce où il ne lit que les rapports de ses services secrets.»

Les optimistes s'attendaient à ce que Bachar al-Assad dévoile un plan de sortie de crise. En fait, c'est une nouvelle déclaration de guerre qu'il a prononcée. Certes, il a évoqué une «solution politique», mais celle-ci est plus un leurre, puisqu'il se refuse de négocier avec ses principaux adversaires, la Coalition nationale et l'Armée syrienne libre, qualifiées de «gangs recrutés à l'extérieur qui prennent leurs ordres de l'étranger». «Nous ne rejetons pas le dialogue politique… mais avec qui allons nous tenir ce dialogue ? Avec les extrémistes dont le seul langage est la tuerie et le terrorisme ?» a-t-il lancé à la Maison des arts et de la culture de Damas, devant ses partis