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Libération
Récit

En Inde, «les violeurs se sentent libres de céder à leurs pulsions»

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Alors que le procès des agresseurs s’ouvre aujourd’hui, l’ami de l’étudiante tuée à New Delhi dénonce la passivité de la police.
Manifestation contre les violences faites aux femmes en Inde, à New Dehli, le 6 janvier. (Photo Sajjad Hussain. AFP)
publié le 6 janvier 2013 à 20h56

C’est une froide nuit d’hiver à New Delhi, où la brume enveloppe la ville. Sous un autopont, un jeune couple gît nu, ensanglanté. La femme est inconsciente et se vide de son sang. L’homme, malgré sa jambe droite fracturée, tente d’appeler à l’aide.

Aucun véhicule ne s’arrête, les passants se détournent. La police finit par arriver, mais les agents débattent alors pendant une demi-heure pour savoir de quelle juridiction relève cette affaire, avant d’emmener les victimes dans un hôpital.

Meneur. C'est ce calvaire sans fin qu'Awindra Pandey, 28 ans, a voulu raconter publiquement à la chaîne Zee Tv. Cet informaticien était l'ami de Jyoti Singh Pandey, dont le nom a été révélé hier à la demande de sa famille. Etudiante en kinésithérapie de 23 ans, la jeune femme, violée et torturée dans un bus avant d'être jetée avec son ami dans la rue, est morte de ses blessures le 29 décembre dans un hôpital de Singapour où elle avait été transférée. Son agression brutale avait provoqué des manifestations à travers tout le pays. Cette mise en cause cinglante de la police, qui aurait tardé à la prendre en charge, a déclenché une nouvelle vague de colère, alors que le procès des meurtriers présumés devrait commencer aujourd'hui devant une «cour de justice rapide» mise en place après cette affaire.

Jeudi, les cinq hommes, dont le chauffeur du bus, meneur de la bande, ont été formellement inculpés. Ils sont accusés notamment d’enlèvement, de viol et de meurtre. Un sixième accusé, âgé