L'ère Obama va enfin s'ouvrir en politique étrangère, lisent les plus optimistes dans les nominations annoncées hier par le président américain. Avec le républicain Chuck Hagel surtout, désigné au Pentagone, Barack Obama a osé retenir un des esprits les plus libres de Washington, critique des sanctions contre l'Iran et même du «lobby juif» qui «intimide» beaucoup d'élus américains (une citation de 2008 qui lui est beaucoup reprochée). Pour diriger la CIA - le poste était vacant depuis la démission de David Petraeus, contraint de quitter le Pentagone par une relation extra-conjuguale qui a fait scandale en novembre -, Obama a choisi un autre proche, le vétéran de l'agence John Brennan, arabophone qui était déjà l'un de ses principaux conseillers en charge de l'antiterrorisme depuis 2008. Avec John Kerry, désigné avant Noël pour succéder à Hillary Clinton au Département d'Etat, Obama complète là une équipe de haute volée, qui est particulièrement au goût des diplomates européens : plusieurs d'entre eux considèrent Kerry et Hagel comme des «amis».
Griffe. La nomination de Chuck Hagel sera «le plus grand coup à la culture de timidité qui a dominé la politique étrangère démocrate depuis des années», se félicite l'analyste Peter Beinart qui, en tant que juif, se réjouit de voir en Hagel un politicien osant parler franc à l'Etat hébreu. Lors de son premier mandat, Obama avait écarté les esprits critiques comme Daniel Kurtzer ou Ro