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Libération

Proches de Ben Ali : Tunis en peine d’extraditions

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publié le 7 janvier 2013 à 21h16

Les photos qui la montrent, radieuse, recevant un prix des mains d’une ministre turque ou tenant conférence sur l’importance de la famille, ont stupéfait, à Tunis : comment Saïda Agrebi, figure - en fuite - du régime Ben Ali, a-t-elle pu prendre part à un sommet international sur les politiques familiales, la semaine dernière à Ankara, sans être inquiétée ? Ancienne présidente de l’Organisation tunisienne des mères, un outil de propagande du régime, cette grande amie de l’ex-première dame Leïla Trabelsi fait pourtant l’objet d’un mandat d’arrêt international. Elle est soupçonnée d’avoir détourné des fonds de son association. Un mois après la révolution, elle a tenté une première fois de s’échapper de Tunisie, déguisée en handicapée.

En juillet 2011, elle a eu un visa pour la France, profitant d'une faille dans son dossier : aucune interdiction de voyage n'avait été émise. Arrêtée en mars à Roissy, de retour d'un voyage au Brésil, Saïda Agrebi a été placée sous contrôle judiciaire. Mais en août, la justice française a purement et simplement rejeté la demande d'extradition, jugeant insuffisant le dossier remis par la Tunisie. La dame a donc repris ses activités depuis la France, occupant la fonction de vice-présidente de l'Organisation mondiale de la famille, affiliée à l'ONU. C'est à ce titre qu'elle a participé au sommet d'Ankara. Dès la publication des premières photos dans la presse, la Tunisie a relancé les procédures d'extradition. Trop tard : elle est repartie «très