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Interview

Centrafrique : «Bozizé n’a jamais tenu aucun de ses engagements»

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Les opposants Martin Ziguélé (à gauche) et Nicolas Tiangaye, à Bangui, le 7 janvier. (Photo Sia Kambou. AFP)
publié le 8 janvier 2013 à 13h05

Ancien Premier ministre de Centrafrique et considéré comme l’un des principaux opposants au président centrafricain François Bozizé, Martin Ziguélé doit participer aux pourparlers de paix organisés à Libreville, au Gabon, alors que les rebelles du mouvement Séléka maintiennent la pression sur la capitale Bangui.

Avant le début de ces pourparlers, François Bozizé a promis un gouvernement d’union nationale et de ne pas se représenter en 2016. Le croyez-vous ?

Je ne le crois pas du tout, pour plusieurs raisons. Le 15 mars 2003 déjà, lorsqu’il était entré à Bangui comme chef de la rébellion, il avait promis de diriger juste la transition et ne pas se présenter aux élections de 2005. Tout le monde a vu ce qu’il en a été de cette promesse.

Ensuite, il n’a pas respecté les dispositions des accords de Libreville (en 2008) mettant fin à plusieurs mouvements de rébellion nés en 1996 et 1997, qui prévoyaient la mise en œuvre rapide d’un programme DDR (désarmement, démobilisation et réinsertion). Même les résolutions et recommandations du Dialogue politique inclusif de décembre 2008, il les a foulées au pied: François Bozizé s’est refusé à mettre en place à l’issue de ce forum un gouvernement d’ouverture dirigé par un Premier ministre de l’opposition, et a conduit hors de tout cadre légal un processus électoral calamiteux, lequel a débouché sur la mascarade électorale de janvier 2011. Il n’a jamais tenu aucun de ses engagements depuis son accession au pouvoir par les armes. Pourquoi faudrait-il le croire aujourd’hui ?

Qu’attendez-vous, personnellement, des pourparlers de Libreville ?

Au-delà de la satisfaction des revendications initiales des rebelles, liées à l’exécution des engagements des accords