Paris a connu une brusque poussée d’adrénaline à l’annonce des incidents armés qui se sont déroulés, lundi soir, à la frontière entre le Nord-Mali, tenu par les groupes islamistes, et le Sud, contrôlé par le pouvoir de Bamako. Alors que la situation demeure très fragile en Centrafrique, où la France a déployé 600 soldats pour assurer la sécurité de ses ressortissants et dissuader les rebelles d’entrer dans Bangui, une nouvelle déflagration au Mali tomberait au plus mal. D’autant que la préparation de l’opération de reconquête du Nord-Mali n’en finit pas de prendre du retard.
Hier, le Quai d'Orsay a fait part de sa «préoccupation» face au «déplacement de groupes armés vers le Sud du Mali». En réalité, Paris est tout aussi inquiet, sinon plus, devant les velléités guerrières manifestées par une partie du régime de Bamako. Et il n'est pas exclu, vu de Paris, que lesdits mouvements soient liés à ceux de l'armée malienne. Celle-ci a récemment renforcé ses positions le long de la ligne de démarcation séparant les deux Mali.
Depuis plusieurs semaines, le capitaine Sanogo, l'homme qui a déposé l'ex-président Amadou Toumani Touré, puis l'ex-Premier ministre Cheick Modibo Diarra, exprime ouvertement sa volonté de marquer les esprits en lançant une opération limitée contre les groupes armés du Nord. Il n'est pas le seul. Lors de ses vœux à la nation, le président par intérim, Dioncounda Traoré, a assuré que l'armée malienne n'attendrait pas «des mois» pour libé