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Libération
Décryptage

La Turquie et le PKK en négociations ouvertes

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Le triple assassinat parisien survient pendant des pourparlers entre Ankara et l'organisation kurde qui portent notamment sur un désarmement de celle-ci.
publié le 10 janvier 2013 à 17h11

L’assassinat ce jeudi à Paris de trois militantes du PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan), dont Sakine Cansiz, figure historique de l’organisation, a eu lieu alors même que le gouvernement turc de Recep Tayyip Erdogan négocie avec ce mouvement de guérilla. Ces discussions sont menées directement par le chef des services secrets turcs, Hakan Fidan, proche d’Erdogan, avec le leader charismatique des rebelles kurdes du PKK, condamné à la prison à vie en 1999 et détenu dans l’île-prison d’Imrali au large d’Istanbul. Ces discussions portent sur un désarmement de cette organisation, considérée comme «terroriste» par l’UE et les Etats-Unis, qui mène une lutte armée contre Ankara depuis 1984. Le conflit a fait 45 000 morts.

Sur quoi portent ces discussions ?

Les autorités d'Ankara affichent un certain optimisme. «Des progrès importants ont été accomplis», assurait le week-end dernier Nurettin Canikli, vice-président du groupe parlementaire de l'AKP, le parti islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002. Mercredi, des médias turcs assuraient qu'un accord était proche. Les discussions portent notamment sur des gestes en faveur des droits culturels de la minorité kurde (15% de la population) et sur le sort des cadres combattants du PKK qui, en échange de l'abandon de la lutte armée, pourraient être accueillis dans des pays non limitrophes de la Turquie. A très court term