C’est la plus importante victoire militaire jamais remportée par les rebelles syriens depuis le début de l’insurrection, il y a vingt-deux mois. Après plusieurs semaines de combat, ils se sont emparés, vendredi matin, de la base de Taftanaz, soit le plus grand aérodrome militaire du nord du pays et, semble-t-il, le deuxième de Syrie. Ce sont trois des groupes islamistes syriens les plus radicaux, le Front al-Nosra, Ahrar al-Sham et Talia al-Islamiya, qui ont revendiqué la capture de l’aéroport - lequel pouvait accueillir une soixantaine d’hélicoptères. Cet aérodrome, à la périphérie d’Idlib, permettait à l’aviation loyaliste de ravitailler ses positions dans le nord et de bombarder les villes conquises par les rebelles. C’est donc tout le nord et l’est du pays qui pourraient prochainement passer sous le contrôle de l’insurrection.

L’essentiel des hélicoptères semblent avoir pu quitter la base avant sa chute, à l’exception d’une vingtaine d’appareils inutilisables. Peu après, l’aviation loyaliste a bombardé les pistes, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH, une ONG proche de l’opposition).

Al-Qaeda. Annoncée par le directeur de cette organisation, Rami Abdel Rahmane, et confirmée de source loyaliste, la prise de Taftanaz va permettre, dans un premier temps, à la rébellion d'accroître sa pression sur Idlib, distant d'une vingtaine de kilomètres. «La perte de la base va rendre difficile la tache pour l'armée de contrôler la ville» ,