François Hollande peut se féliciter d’avoir arrêté les talibans des sables. La classe politique applaudit cette victoire facile de l’armée française. Mais, au troisième jour d’une guerre qui a déjà fait des dizaines de morts, militaires et civils, maliens et français, Hollande doit s’expliquer sur les finalités de son intervention. Le président socialiste se défendait de vouloir être le gendarme de l’Afrique, promettant de rompre avec la Françafrique. Mais, en quelques jours, il envoie des troupes en Centrafrique et au Mali, et lance une opération commando en Somalie. Pour l’heure, le gouvernement français reste particulièrement vague sur les buts de cette guerre, l’ampleur et la durée de l’opération «Serval». La France va-t-elle se contenter d’arrêter l’irrésistible progression des islamistes au Mali ? Va-t-elle reconquérir avec quelques troupes africaines prête-nom le nord du pays, aux mains depuis neuf mois des fous de Dieu qui imposent un islam aux antipodes des pratiques modérées et tolérantes des Maliens ? Aujourd’hui, le Mali est un pays sans Etat, sans gouvernement ni armée. La France peut envoyer ses Mirage et ses Rafale, mais la force militaire ne peut reconstruire un pays, l’un des plus pauvres du monde. Aujourd’hui, les troupes françaises seront peut-être bien accueillies par une population épuisée, largement opposée aux islamistes. Mais les Maliens ne vont pas longtemps supporter, et avec raison, la présence des troupes de l’ancien colonisateur. Il n’y a pas de
Dans la même rubrique