Alors que le mouvement de contestation contre le pouvoir russe donnait des signes d'essoufflement fin 2012, entre 20 000 et 40 000 personnes se sont emmitouflées hier pour braver une température moscovite de -14° C et manifester à l'appel de l'opposition contre «la loi des lâches», qui interdit aux Américains d'adopter des orphelins russes. Voté par la Douma fin décembre, ce texte est né en représailles à la «liste Magnitski» qui ferme les frontières des Etats-Unis aux responsables russes impliqués dans la mort en prison en 2009 de l'avocat Sergueï Magnitski, ou dans d'autres violations des droits de l'homme.
Soins. Contrairement aux rassemblements précédents, peu de bannières politiques s'élevaient au-dessus de la foule. Sur la plupart des pancartes, les portraits des 400 députés de la Douma qui ont voté pour la loi «infanticide». «Nous avons franchi la limite du bien et du mal, explique Alessia Pojarskaya. Ils ont décidé de sacrifier les enfants pour leurs sales intérêts politiques.» Cette quinquagénaire souriante travaille dans une ONG d'aide aux «enfants-papillons», atteints d'épidermolyse bulleuse, une maladie génétique de peau incurable qui demande des soins permanents. «Les seuls à adopter les orphelins atteints de ce mal ont été les Américains, car ils ont les moyens de les soigner», affirme-t-elle.
Selon les chiffres officiels, 14 660 enfants russes ont été adoptés par des étrangers entre 2008 et 2011, dont 5 177 pa