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Libération
Reportage

Passé Soufouroulaye, la guerre

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La ville tient lieu de frontière avec le Nord, au-delà de laquelle la presse est interdite.
publié le 13 janvier 2013 à 22h46

Il faut parcourir près de 600 km, en venant de Bamako, sur un revêtement creusé par le passage des poids lourds, pour s’approcher de ce qui est désormais la ligne de démarcation. C’est dans la localité de Soufouroulaye, à 20 km de Sévaré, que la nuit révèle au dernier moment un pays en guerre. Depuis l’intervention aérienne des forces françaises qui ont stoppé, vendredi, la poussée des forces jihadistes qui tentaient de s’emparer de l’aéroport de Sévaré, ville jumelle de Mopti, la zone est interdite à la presse.

Mitrailleuse. Le barrage de Soufouroulaye est constitué de deux fûts de carburant cabossés et fait office de check-point. Aux abords de cette installation de fortune, quelques bâtiments décrépis se découpent dans l'aube qui pointe en ce dimanche. Tout autour, la brousse est silencieuse. Armes automatiques sur la poitrine et lampes torche à la main, les militaires maliens s'approchent prudemment des véhicules et des quelques autocars de voyageurs. Tout le monde descend. Les véhicules sont ensuite méticuleusement fouillés. «Merci la France : ils nous ont libérés !» s'enthousiasme un passager, Alassane Guindo, qui ne craint pas de donner son nom. Il espérait hier toujours pouvoir rallier Bandiagara, en pays dogon. «Ces gens-là [les jihadistes, ndlr] sont des chiens», s'enflamme-t-il.

Le bus repart en direction de Sévaré. Pas les journalistes. Car l'état d'urgence entré en vigueur samedi à minuit instaure «le contrôle de la