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Libération
Reportage

A Ségou, Hollande ce héros

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La France en guerre au Malidossier
La ville natale du putschiste Sanogo vit au rythme des rumeurs.
publié le 14 janvier 2013 à 22h36

Là, des banderoles«merci François Hollande» et «soutenons l'armée malienne». Plus loin, des drapeaux malien et français ornant les briques grises d'un logement. Cheich Hamed Tidjane Guisse, habitant de Ségou, à plus de 200 kilomètres de Bamako, les a accrochés dimanche. «On veut créer l'association François Hollande, pour montrer notre reconnaissance. Tout le monde ici est unanime.» Le sentiment était partagé, hier matin, Pierre, assistant technique de l'Union européenne, est arrivé à son bureau sous les vivas de ses collègues maliens.

Le lundi est jour de marché à Ségou et les habitants n’ont pas changé leurs habitudes. Pourtant, dans l’après-midi, le consulat français ordonnait l’évacuation des ressortissants présents dans la ville. Une quinzaine de Français, de binationaux et d’Européens, coopérants, hôteliers ou simples amis de passage ont ainsi pris la direction de Bamako.

Le ministère français de la Défense venait de confirmer la prise par les groupes armés du bourg de Diabaly, à 150 kilomètres au nord-ouest. Les nouvelles vont vite. A Niono, entre Diabaly et Ségou, «les militaires maliens sont très nombreux et la circulation est bloquée dans les deux sens», rapporte un villageois. Un autre raconte que des jihadistes sont «entrés chez les habitants pour se cacher».

Raymond Jaara, un Malien d'origine libanaise qui tient un hôtel à Ségou, ne se fait pas trop de soucis, d'autant que les journalistes sont de plus en plus nombreux à