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EDITORIAL

Tumeur

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La France en guerre au Malidossier
publié le 14 janvier 2013 à 22h36

Toutes les apparences de la légalité internationale ont beau être sauves, la France agit seule au Mali. Seule contre des forces qui combinent la puissance d'une armée régulière et la brutalité ingénieuse d'une bande de voyous. Seule, donc, pour mener de front une guerre et une guérilla où s'entremêlent trafic de drogue, islamisme radical et grand banditisme. Un cancer qui a prospéré sur l'affaiblissement de la démocratie malienne, évaporée en quelques années, impossible à restaurer dans l'urgence, les armes à la main. Comment un tel pays a-t-il pu s'effondrer, si vite ? Une partie de la réponse se trouve, sans aucun doute, dans le film d'Abderrahmane Sissako, Bamako, qui retraçait déjà en 2006 le procès fictif intenté par la société civile africaine à la Banque Mondiale, au FMI et à leurs programmes d'ajustements structurels. Cet aspect économique de l'histoire devra être relu quand se termineront les opérations militaires. Si jamais elles se terminent vraiment un jour et débouchent sur autre chose qu'un état de guerre larvée ou, au mieux, de paix armée. La France, seule au Mali, a pu éviter que le pays tout entier ne devienne un Etat voyou. C'était une question de jours. En mobilisant des moyens exceptionnels, elle parviendra aussi à limiter, ou à suffisamment désorganiser, la propagation de la tumeur terroriste, jusque-là hors de contrôle. C'est déjà beaucoup et sans doute même le maximum de ce que pourra obtenir une puissance étrangère, autrefois coloniale, qui d