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Libération

Un an de fiascos à Bamako

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La France en guerre au Malidossier
Coup d’Etat, corruption… La rébellion met en lumière la faiblesse du pouvoir dans un pays coupé en deux.
publié le 14 janvier 2013 à 21h26

«Diabaly est tombé, qu'est-ce que tu fous Sanogo ?» : posté hier sur Twitter, la réaction de cet internaute malien reflète, avec une certaine provocation, la perte de crédibilité d'Amadou Haya Sanogo. Ce sous-officier avait chassé du pouvoir le président Amadou Toumani Touré lors du coup d'Etat du 21 mars, mais se montre aujourd'hui incapable de sauver son pays. Or, même s'il avait fini par rendre le pouvoir aux civils, le 12 avril, Sanogo semble toujours tirer les ficelles, retranché au camp militaire de Kati à la sortie de Bamako. N'a-t-il pas réussi encore récemment à obtenir la tête du Premier ministre malien, Cheick Modibo Diarra, contraint de démissionner le 11 décembre ?

Impuissance. Surtout, Sanogo a longtemps tenté d'incarner l'honneur bafoué d'une armée dont les sous-officiers s'étaient rebellés contre des chefs corrompus et incapables. On aurait pu rêver d'une renaissance sous la houlette d'une nouvelle équipe. Il n'en fut rien. Les déroutes récentes de l'armée malienne, toujours aussi impuissante à résister aux jihadistes, comme l'ont prouvé les offensives de la semaine dernière, ont fini par porter définitivement atteinte au prestige du capitaine, qui a été froidement accueilli sur le front à Sévaré ce week-end.

La prise surprise de Diabaly, hier, par des bataillons islamistes ne risque pas de redorer le blason de l’ancien chef putschiste qui semble pour la première fois ne plus avoir d’emprise sur les événements. Du moins dans l’immédiat