Menu
Libération
TRIBUNE

Contre Poutine, une loi Magnitski ?

Article réservé aux abonnés
publié le 15 janvier 2013 à 19h06

Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté dimanche à Moscou, à l’appel de l’opposition russe, contre «la loi des lâches», qui interdit aux Américains d’adopter des orphelins russes. Voté par la Douma fin décembre, ce texte est la réaction de Poutine à la «liste Magnitski» qui ferme les frontières des Etats-Unis aux responsables russes impliqués dans la mort en prison en 2009 de l’avocat Sergueï Magnitski, ou dans d’autres violations des droits de l’homme.

Sergueï Magnitski était l’avocat fiscaliste d’un homme d’affaires britannico-américain du nom de William Browder. Ce dernier est le petit-fils de Earl Browder - le Maurice Thorez des Etats-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale. Secrétaire général du Parti communiste américain, Earl Browder avait soutenu le pacte entre Hitler et Staline en 1939. Après juillet 1941, il avait encouragé les syndicats américains, là où le Parti communiste exerçait une influence, à atteindre de nouveaux records de production. Malheureusement en 1945, il comprit trop tard le changement de politique de Staline qui s’engageait sur la voie de l’anti-impérialisme et de l’antiaméricanisme. Earl Browder fut écarté de la direction du Parti communiste et il souffrit beaucoup - ainsi que sa famille - du maccarthysme. En 1990, son petit-fils, William, suivit ses pas à Moscou, en pleine vague capitaliste des années Eltsine. Il a d’abord travaillé pour Goldman Sachs avant de créer et gérer son propre fonds d’investissement évalué à 6 milliard