Un roman à tomber du divan. D’autant que lorsqu’un psychanalyste joue les privés, ça déménage sec dans les neurones. Pour son premier polar, l’Argentin Gabriel Rolón renvoie le commun des profileurs criminels dans la préhistoire de l’inconscient, tout en passant un sérieux coup de torchon sur la littérature noire. Diplômé de l’université de psychologie de Buenos Aires, spécialiste des névroses et des perversions, ce touche-à-tout, qui continue d’exercer dans la capitale argentine, officie également comme présentateur d’émissions radio et télé, chroniqueur de presse et auteur d’ouvrages de vulgarisation liés à sa pratique professionnelle.
Violon. Grand amateur de tango, il est aussi musicien de bon niveau. Rien d'étonnant à ce que le principal personnage secondaire de la Maison des belles personnes, comme l'appellent les voisins (Los padecientes, le titre en argentin ), soit une jeune prodige du violon : Camila, 13 ans, réfugiée dans le Concerto en mi mineur de Mendelssohn pour se soustraire par l'archet à un terrible secret de famille.
Chez les Vanussi, il y a Roberto, le père, une belle ordure et grand ordonnateur des plaisirs de la haute société locale ; Victoria, la mère disparue dont les enfants préfèrent évoquer le côté aimant et protecteur ; Camila et sa passion quasi maladive pour la musique ; Paula, l’aînée au visage angélique et Javier, le frère dément qui a eu son comptant de baffes, d’humiliations et de coups de ceinturon.