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Libération
Récit

Espagne : Le coup de force catalan

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A Barcelone, le Parlement régional doit entamer mercredi le processus sécessionniste.
publié le 16 janvier 2013 à 21h06

«La Catalogne est un sujet politique et juridique souverain. Aucune autre autorité ne peut l'empêcher» : droit dans ses bottes, le leader nationaliste Artur Mas, réélu à la tête de l'exécutif régional lors des législatives du 25 novembre, montre une détermination sans faille pour parvenir à son grand dessein politique, un référendum d'autodétermination prévu en 2014. Pour le quinquagénaire Mas, qualifié ici de «Moïse catalan» du fait de ses accents messianiques, il s'agit, ni plus ni moins, de «modifier le cours de l'histoire d'un peuple millénaire».

La semaine dernière, alors qu'il inaugurait la ligne de train à grande vitesse entre Barcelone et la frontière française - attendue depuis vingt ans -, le tribun nationaliste a égrainé ses tables de la loi en cinq commandements : «autodétermination», «transparence du processus», «dialogue», «légalité de la consultation», sans oublier «l'européisme de la Catalogne» , axe essentiel du discours pour éviter à tout prix d'être mis au ban de l'Union européenne au terme d'une hypothétique séparation.

Ce ne sont plus seulement de belles paroles à l'adresse des indépendantistes (52% des Catalans, selon un sondage de 2012 du très officiel Centre d'études d'opinion), c'est désormais une feuille de route. Depuis lundi, le programme du défi sécessionniste est officiellement en marche selon la Generalitat, le gouvernement catalan. Après de longues semaines de négociations bilatérales et d'anicroches,