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Analyse

La Libye, dépôt d’armes jihadiste

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Les arsenaux de Kadhafi et des rebelles ont alimenté les trafics au Sahel.
publié le 16 janvier 2013 à 22h36

Il n'a fallu que trois jours à l'armée française pour se rendre compte qu'elle faisait face au Mali à des combattants islamistes plus aguerris et mieux armés qu'anticipé. «Ce qui nous a beaucoup frappés, c'est la modernité de leur équipement, leur entraînement et leur capacité à s'en servir», a reconnu dimanche l'Elysée. D'où provient cet armement ? Selon plusieurs experts, les groupes actifs au Mali et dans le Sahel se sont largement fournis en Libye ces deux dernières années. «Une quantité considérable d'armes a été volée durant la révolution. Il y en a des légères, comme des kalachnikovs, mais aussi des mitrailleuses lourdes, des lance-roquettes et des missiles sol-air de type SAM. Des stocks de grenades et d'explosifs, dont du Semtex, ont également disparu», explique William Lawrence, directeur de la région Afrique du Nord pour l'International Crisis Group (ICG), une ONG spécialisée dans la résolution des conflits.

Frappes. Le trafic a débuté dès mars 2011, au début de la révolution. Pour écraser les rebelles qui s'étaient emparés de Benghazi, la grande ville de Cyrénaïque (Est), Kadhafi envoie plusieurs milliers de soldats. Mais il mobilise aussi des unités de mercenaires, composées, entre autres, de Touaregs maliens. Certains d'entre eux prennent peur dès la fin mars, dans les jours qui suivent les premières frappes de l'armée française contre la colonne de blindés qui s'approche de Benghazi. Ils se regroupent, rassemblent leurs armes