Au moins 33 personnes ont été tuées et 245 blessées au cours d’une vague d’attentats mercredi qui a notamment ensanglanté Bagdad et deux villes du nord de l’Irak au centre d’une âpre dispute entre le gouvernement central et la région autonome du Kurdistan. Ces nouvelles violences risquent d’accentuer encore un peu plus les tensions entre le Premier ministre chiite Nouri al-Maliki et ses détracteurs sunnites, à l’origine de manifestations depuis trois semaines.
A Kirkouk et Touz Khourmatou, toutes deux peuplées d’Arabes, de Kurdes et de Turkmènes, trois attentats visant des partis kurdes ont tué au moins 24 personnes. Les deux villes font partie d’une bande de territoire que revendiquent tant le gouvernement fédéral que le Kurdistan irakien. Pour nombre de diplomates et de dirigeants, ces tensions, alimentées en outre par des différends liés à l’exploitation pétrolière au Kurdistan, représentent à long terme la plus forte menace pour la stabilité du pays.
Martin Kobler, représentant des Nations unies en Irak, a condamné les attaques et exhorté les dirigeants «à œuvrer sans tarder à calmer la situation». A Kirkouk, au moins 19 personnes ont été tuées et 190 blessées dans deux attentats, selon Sadiq Omar Rassoul, chef des services sanitaires de la province. Lors de la première attaque, un kamikaze a fait exploser une voiture piégée. L'attentat s'est produit non loin d'un complexe appartenant au Parti démocratique du Kurdistan (PDK) du président de la région, Massoud Barz