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EDITORIAL

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La France en guerre au Malidossier
publié le 16 janvier 2013 à 22h36

Cette guerre du Mali est apparue en l'espace d'une journée comme une guerre du désert. Un conflit vertigineux, tant les lignes de front, distantes de plusieurs milliers de kilomètres de sable, s'affranchissent des frontières. Une guerre à fragmentations, comme on le dit d'une bombe, dont les impacts frappent en ricochets des cibles éloignées. Une guerre multiforme, asymétrique et globale, où les bandes armées franchisées d'Al-Qaeda alternent les opérations commandos et les prises d'otages. Hier, les militaires français se dirigeaient en véhicules blindés vers le nord du Mali pendant que, à 2 000 kilomètres de là, dans l'Est algérien, un groupe attaquait une base gazière et capturait près de 200 personnes, dont 41 Occidentaux. Hier, après avoir rappelé «l'urgence», «la nécessité» et «la légitimité» d'une intervention militaire, François Hollande a affirmé que «la France ne sera pas seule». Beaucoup en doutent encore, y compris sur les bancs du Parlement. Ils se trompent pourtant. Les Américains ont apporté un indispensable soutien logistique dès les premières heures de l'opération, avec leurs avions ravitailleurs. Les premiers contingents africains, qui n'auront rien d'une armée de pacotille, arriveront sur le terrain dans les jours prochains. Mais surtout, cette prise d'otages géante souligne de manière dramatique la nature internationale d'un conflit qui menace de n'épargner personne. Cette guerre au Mali, où la France est en première ligne, n'est