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Portrait

Belmokhtar, solo macabre

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La France en guerre au Malidossier
L’ex-chef d’Aqmi, vieux routier du jihad, a organisé la prise d’otages.
publié le 17 janvier 2013 à 22h36

Avec la sanglante prise d'otages de Tigantourine, l'Algérien Mokhtar Belmokhtar signe peut-être sa première véritable opération d'électron libre des mouvements jihadistes. Ex-chef d'Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi), il aurait claqué la porte du mouvement début décembre après avoir été destitué par sa hiérarchie, qui lui avait à plusieurs reprises reproché un «travail fractionnel». Il fonde alors «les Signataires par le sang», sa propre katiba (brigade) avec laquelle il déclare désormais être engagé dans un combat «pour le règne de la charia» au-delà du Maghreb, dans une zone allant du Niger jusqu'au Tchad et au Burkina Faso. Ses proches affirment cependant «qu'il reste sous les ordres d'Aqmi» bien que s'étant éloigné de la direction de cette nébuleuse, et notamment de son émir, Abdelmalek Droukdel. Il a plusieurs fois évoqué «la France mécréante»,qu'il accuse d'être l'une des principales causes des problèmes de l'Algérie actuelle.

Maquis. Né à Ghardaïa (600 kilomètres au sud d'Alger) le 1er juin 1972, Belmokhtar a combattu très jeune en Afghanistan, où un éclat d'obus lui a arraché l'œil gauche : il en a gagné un premier surnom, «le Borgne» (laouaren arabe). Egalement appelé «M. Marlboro» en référence aux activités de contrebande, notamment de cigarettes, mais également de drogue et de clandestins qu'il avait mises en place au Sahara, le jihadiste était un temps plus connu pour ses activités