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Libération

L’Union européenne brave, mais pas téméraire

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Si les Vingt-Sept ont renouvelé leur soutien à l’opération au Mali, un appui militaire n’est pas d’actualité.
publié le 17 janvier 2013 à 21h56

Les ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept ont sans surprise approuvé hier, lors d'une réunion exceptionnelle à Bruxelles, l'établissement d'une mission de l'Union européenne destinée à former l'armée malienne, et exprimé un «fort engagement» pour l'opération française.

La France est-elle isolée ?

Rarement l'intervention extérieure d'un pays occidental a bénéficié d'un tel consensus. «Il y a un soutien unanime de l'UE comme de l'ONU», se réjouit le Quai d'Orsay. Un constat qui est aussi celui de l'envoyé spécial de l'ONU pour le Sahel, l'ancien Premier ministre italien et ex-président de la Commission européenne Romano Prodi, qui hier, dans une interview au quotidien l'Unità, assurait avoir «rarement [vu] de telles convergences de positions sur le plan européen», «ni une telle unanimité au sein du Conseil de sécurité».

Le représentant français à l'ONU, Gérard Araud, a pu le constater il y a quatre jours, lorsqu'il a expliqué aux 14 membres du Conseil de sécurité les raisons de l'intervention française. Même l'ambassadeur russe, Vitali Tchourkine, a reconnu que celle-ci s'inscrit «dans l'esprit des résolutions» sur le Mali votées l'an dernier, et notamment la 2 085 de décembre autorisant le déploiement d'une force essentiellement africaine pour déloger les islamistes armés du Nord. Pékin, de plus en plus présent économiquement en Afrique, est sur la même ligne. Ces deux membres permanents qui, échaudés par l