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Portrait

Le Drian, un Breton armé pour la Défense

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Fan de vélo et fidèle de Hollande, le ministre force sa nature taiseuse pour monter au front depuis le début de l’opération «Serval», quitte à froisser les haut gradés.
Jean-Yves Le Drian, à l’Elysée le 12 janvier. (Photo Reuters)
publié le 17 janvier 2013 à 21h16

Il affiche le calme des vieilles troupes. En première ligne diplomatique et médiatique depuis le début de l'intervention militaire française au Mali il y a une semaine, Jean-Yves Le Drian le dit lui-même : il n'y a qu'une chose qui puisse lui donner la migraine, c'est une défaite des Merlus, les footballeurs de sa ville, Lorient, dont il a été maire pendant dix-sept ans. «Il a la sérénité d'un homme qui est arrivé, qui n'a plus à se soucier de sa trajectoire», confirme l'entraîneur du club, Christian Gourcuff, qui connaît le ministre de la Défense depuis 1982 et qui le trouve «authentique», «ce qui n'est pas une qualité très répandue en politique».

A 65 ans - il échappe au titre de doyen du gouvernement d'un an, au profit de Laurent Fabius -, cet ultrafidèle de François Hollande copilote l'opération «Serval» depuis un ministère pour lequel il semble programmé depuis toujours. Au point que Nicolas Sarkozy, en acharné de l'ouverture, n'avait pas hésité à lui proposer le poste à deux reprises pendant son quinquennat. «Merci, mais je suis socialiste», a poliment décliné le député du Morbihan en juin 2007. Rebelote en 2009 : même proposition, même refus. Car 2009, c'est l'année où François Hollande décide de se lancer pour de bon dans l'aventure présidentielle. A Lorient, justement, trente ans après leur première rencontre.

Lors d'un procès d'indépendantistes bretons en 1979, c'est l'avocat Jean-Pierre Mignard qui joue les entremetteurs : «J'ai un bon