Il demeure trop de zones d’ombre pour tirer le bilan de l’assaut de l’armée algérienne contre les preneurs d’otages de Tigantourine. Mais l’extension de la guerre au Mali en Algérie par le biais d’une prise d’otages barbare souligne avec une violence extrême l’un des nœuds stratégiques auxquels la France est confrontée depuis la première heure de l’opération «Serval» : il n’y aura pas de succès possible contre les jihadistes des sables sans le concours actif, déterminé et constant du régime algérien. L’impasse afghane a fait jurisprudence : s’il n’y a pas eu de victoire totale contre les talibans, c’est en grande partie faute d’une solidarité sans faille du grand voisin pakistanais, dont l’appareil d’Etat a cultivé en virtuose un cynique double jeu, soutenant d’une main les Occidentaux et couvrant de l’autre une liberté de manœuvre et de trafics laissée aux extrémistes. Il faut donc se féliciter des premiers signes encourageants donnés par l’Algérie : elle a pour la première fois autorisé le survol de son territoire par les avions militaires français et assure qu’elle a fermé son immense frontière commune avec le Mali. Si d’autres signes tangibles venaient confirmer cette politique de fermeté, il s’agirait d’un tournant, sinon d’une rupture. Comme si les relations franco-algériennes pouvaient ne plus être totalement contaminées par les fantômes du passé. Il est trop tôt pour pouvoir l’affirmer avec certitude, tant ce régime a fait de l’ambiguïté une seconde nature. Mais cett
EDITORIAL
Rupture
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La France en guerre au Malidossier
par Vincent Giret
publié le 17 janvier 2013 à 22h36
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