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Interview

La Sarre, un Land à part

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publié le 18 janvier 2013 à 19h07

Ala veille des célébrations du cinquantième anniversaire du traité de l’Elysée, où le général de Gaulle et le chancelier Adenauer célèbrent la réconciliation de la France et de la RFA, Michel Deshaies, géographe à l’université de Nancy-II, décrit la Sarre comme une région dessinée au gré des relations franco-allemandes.

Quelle est l’histoire de cette région ?

Elle est récente. Le Saarland (Land de Sarre) n’a été créé qu’en 1919 à la suite du traité de Versailles, on l’appelait aussi le bassin de la Sarre. Les contours de la région correspondent au bassin minier et au territoire où était recrutée la main-d’œuvre sur place. Comme la Ruhr, elle fut occupée au début des années 20 par les troupes françaises et servit aussi à payer les réparations de guerre. Mais, à la différence de la Ruhr, elle fut détachée du territoire allemand.

La création de la Sarre est un peu une sorte de rétorsion pour l’Allemagne vaincue. Le territoire fut placé sous administration de la Société des nations et sa production de charbon revenait à la France. Au début, ce détachement était prévu pour une période de quinze ans. Lors du référendum d’autodétermination, programmé en pleine période nazie, la population se prononça à 91% pour la réintégration à l’Allemagne.

Et après la Seconde Guerre mondiale ?

La Sarre devient un petit Etat semi-autonome. Avec une Constitution qui entre en vigueur en 1947. En union économique avec la France, sa monnaie est d’abord le mark sarrois, puis le franc sarrois. Une fois de plus, sa production charbonnière est destinée à la France, mais c’est aussi d