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Libération

Le journaliste Yves Debay tué en Syrie

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Moyen-Orient . Reporter pour les revues «Raids» puis «Assaut», il a été victime d’un sniper jeudi à Alep.
publié le 18 janvier 2013 à 22h36

«Le devoir d'un correspondant de guerre, c'est d'être en première ligne», affirmait Yves Debay dans son livre Wildcat, Irak 1991/2003 : Carnets de guerre d'un journaliste rebelle (Editions italiques, 2004). Des lignes de front, le reporter français n'en a raté quasiment aucune ces trente dernières années. De l'ex-Yougoslavie au Liban, de l'Afghanistan à l'Irak, jusqu'à la Libye, Yves Debay a couvert la majorité des conflits récents pour le magazine Raids, puis pour Assaut, une publication qu'il avait créée en 2008. Un sniper l'a abattu jeudi à Alep, la grande ville du nord de la Syrie. Son corps devait être rapatrié vendredi en Turquie.

Volontiers provoquant, mais toujours sympathique, Yves Debay avait un parcours hors normes. Né en 1954 à Lubumbashi, l’ex-Congo belge, il avait d’abord combattu au sein de l’armée belge. Son anticommunisme l’avait ensuite poussé à rejoindre les rangs des mercenaires de l’armée rhodésienne, les services de sécurité du régime blanc qui combattait la guérilla marxiste noire dans ce qui est devenu le Zimbabwe.

Passionné par la chose militaire, il ne se contentait pas de suivre l’avancée, ou le recul, des troupes, mais les devançait parfois. Il a assisté, en 2003, à l’entrée des chars américains dans Bagdad. En 1991, il avait été fait prisonnier par la Garde républicaine de Saddam Hussein alors qu’il avait dépassé les troupes occidentales massées dans le désert. Pris pour un espion américain, il avait failli être