Que les Français aient plébiscité la réélection de Barack Obama confirme certes son charme international mais dit aussi quelque chose de leur propre président, dont les décisions récentes ne méritent pas tant leur dépit. Ce quelque chose, c'est le style. On pense communément que le style n'est qu'image et rhétorique ; oui, lorsqu'il n'est pas self-made. Tandis que née de soi, la classe hors classe de Barack Obama se voit et s'entend en toute singularité universelle.
Physiquement, d'abord, à l'évidence : Barack Obama est élégant dans la coupe comme dans la chaloupe corporelle, féline, jusque dans l'assurance affichée. Son allure vestimentaire stricte, chemise blanche cravate, confirme que l'élégance sera toujours plus élégante que le dandysme, car, ne cherchant pas à se signaler, elle se distingue intimement, pour chacun qui la voit. Ce qui est hautement démocratique. Et, qui plus est, de gauche, si l'étymologie du mot aristocratie (correspondant au gouvernement des meilleurs) rappelle bien que l'élite est partout, en toute classe sociale et non en une, qu'elle soit de noblesse ou d'argent. Barack Obama, Noir élu, ne l'aurait jamais été s'il n'avait porté la grâce native et filtrée par le travail sur soi, que promet l'égalité des chances. Ajoutons qu'il a en commun avec la plupart des présidents et candidats américains à la présidence un jeu de comportement fait de décontraction mate qui semble sorti de l'Actors Studio et de l'imaginaire répandu par le cinéma