Menu
Libération
Reportage

En Israël, les jeunes toqués de la kippa

Article réservé aux abonnés
Le pays assiste à un retour des pratiques orthodoxes parmi la nouvelle génération. Une tendance qui devrait profiter aux partis religieux lors des législatives d’aujourd’hui.
Devant le mur des Lamentations, à Jérusalem en 2011. Selon les sondages, 80% des religieux votent à droite. (Photo Reuters)
publié le 21 janvier 2013 à 21h26

«La première fois que j'ai senti ce lien puissant, c'est quand je suis allée au mur des Lamentations pour la fête de Chavouot, lorsque les gens viennent y prier, de nuit. Même si nous habitions Jérusalem, je crois que je n'étais jamais venue au mur avant. Ce n'est pas le genre de mes parents. Ou alors, c'était pour le visiter "en touriste", comme un monument historique, certainement pas pour son aspect religieux.» Myriam a 32 ans, un visage calme à la peau lisse. Elle cache ses cheveux dans un foulard noué sous la nuque et porte une jupe longue ou des vêtements amples depuis qu'elle vit sa foi à travers un strict respect des pratiques religieuses. Avec son mari, lui aussi issu d'une famille laïque et «retourné à l'orthodoxie» (hozer betschouva en hébreu), ils élèvent leurs six enfants sur les hauteurs de Beit Shemesh, petite agglomération entre Jérusalem et Tel-Aviv.

En Israël, le nombre de ces jeunes qui suivent des modes religieux abandonnés dans leurs familles parfois depuis plusieurs générations est en hausse. Souvent, leur foi et leurs nouvelles habitudes entrent en conflit avec celles de leurs parents. Le père de Myriam, Michel, reconnaît qu'il a vécu le choix de sa fille «comme un échec. J'ai eu le sentiment de ne pas avoir réussi à transmettre une certaine vision de la vie.»

Antagonismes. Mais avec le temps, la nouvelle génération conservatrice et les parents libéraux ont appris à accorder leurs mondes. Michel racont