La guerre qui fait rage dans le nord-est de la Birmanie a gagné en intensité ces derniers jours. Des frappes et une offensive de la Tatmadaw, l’armée birmane, près de la bourgade de Laïza, le quartier général de l’Organisation de l’indépendance kachin, ont mis un terme au cessez-le-feu annoncé vendredi par le gouvernement. Ce conflit a fait fuir plus de 100 000 personnes en dix-huit mois. Il menace la province chinoise du Yunnan, et place Naypyidaw dans une position inconfortable au moment où le régime vante sa pacification démocratique.
Qui sont les belligérants ?
Il y a d’un côté l’armée birmane, qui incarne l’ethnie majoritaire et centralisatrice des Bamars (65% de la population, plutôt bouddhiste), bien équipée et entraînée. De l’autre, l’Armée pour l’indépendance kachin (KIA, chrétienne, représentant 7% de la population) qui défend sans grands moyens l’indépendance du nord-est du pays, sur lequel elle a souvent régné en maître après le coup d’Etat de 1962, grâce aux trafics de drogue, de bois et de pierres précieuses dans cette région frontalière de la Chine. En 1994, les deux belligérants étaient parvenus à un cessez-le-feu qui a tenu dix-sept ans. En juin 2011, les combats ont repris car la KIA refusait de passer sous la bannière de Naypyidaw en intégrant une force de police frontalière et que des projets de barrage menaçaient l’intégrité du territoire kachin.
Que s’est-il passé ces derniers jours ?
Vendredi, avant l'ouverture d'une confé