Rarement épargnée depuis près d’un an, la ville de Homs, dans le centre de la Syrie, a été soumise ces derniers jours à de nouveaux combats d’envergure entre rebelles et forces du régime. Au moins 23 soldats et miliciens loyalistes ont été tués depuis dimanche, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), et une centaine d’autres blessés.
La violence des combats dans la «capitale de la révolution», comme la surnomment les rebelles, s'explique en partie par la position stratégique de la ville, en bordure de l'autoroute qui relie Damas à la côte méditerranéenne. Confronté à une rébellion qu'il ne parvient pas à écraser malgré son aviation et son artillerie, le régime est suspecté de vouloir créer une zone «protégée» courant de Damas à Lattaquié, à proximité de la frontière turque, où se concentre la population alaouite, la branche du chiisme à laquelle appartient le président syrien, Bachar al-Assad. Les sunnites de la région suspectent le régime de vouloir les chasser et les repousser vers l'est.
Alors que plus de 60 000 personnes ont été tuées depuis le début de la révolution, en mars 2011, la Russie, soutien du régime syrien, a prédit hier que le conflit pourrait durer et que la victoire des rebelles était loin d'être acquise. «Au début, certains pronostics parlaient de deux, trois, quatre mois, maintenant [le conflit dure depuis près de] deux ans. La situation peut évoluer de différentes façons. Je pense que le conflit risque de traîner en longueur»