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Libération

La crainte d’une spirale de revanches

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La Fédération internationale des droits de l’homme met Bamako face à ses responsabilités.
publié le 22 janvier 2013 à 22h36

Au Mali, l’armée française a un adversaire désigné et clairement identifié : les groupes islamistes armés qui ont pris le contrôle des deux tiers du territoire l’an dernier et détiennent plusieurs otages français. Mais elle en a un autre, plus insidieux : la soif de vengeance des troupes et des partisans de Bamako. Car si elles se poursuivent, les exactions dont sont victimes des communautés ciblées dans les localités «reconquises», ou situées sur la ligne de front, risquent de discréditer toute l’opération Serval.

Ces derniers jours, indique Florent Geel, de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH), joint sur place, une trentaine de personnes auraient été exécutées sommairement rien qu'à Sévaré. Son bilan corrobore les révélations de l'Express. D'autres témoignages, recueillis par la même FIDH, font aussi état de meurtres à Diabali, Niono, et du rapt d'un imam dans un petit village situé près de Douentza. «Ce n'est pas une campagne systématique, dit Florent Geel, mais on est confronté à un climat de tensions où tout est possible.»

Sont visés prioritairement ceux qui, du fait de leur appartenance communautaire et de leur «peau blanche», sont soupçonnés de collusion avec les «terroristes». Autrement dit les Touaregs et les Arabes. Les premiers en raison de la guerre déclenchée l'an dernier par les Touaregs du MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad) et d'Ansar ed-Dine ; les seconds à cause de la terreur distillée p