Bachar al-Assad ne ressemble pas à son image. On le dit chef de milice, homme lige, tyran sanguinaire, meurtrier de masse. Mais il a plutôt des allures de parfait gentleman, un sourire de grand dadais, et un zézaiement de bon aloi. On a beau savoir que les soldats du tyran massacrent la veuve et l’orphelin, il est difficile de ne pas être saisi par le doute lorsqu’on voit le gentleman sur la scène de l’opéra de Damas, où il a dernièrement prononcé un discours en se présentant comme le garant de l’unité nationale face aux affreux jihadistes.
La Syrie non plus ne ressemble pas à son image. On nous dit que ce pays est nationaliste et laïc, qu'il a connu une profonde modernisation démographique et éducative, qu'il est aussi prêt que la Tunisie à renouer avec le modèle démocratique universel. Mais on nous livre en pâture des images d'un pays voué à la «guerre confessionnelle»,voire la «somalisation» ! A regarder ces images que diffusent les grands médias, il est difficile de ne pas être saisi par le doute. C'est presque à se demander s'il ne faudrait pas bientôt envoyer des Rafale ou des F-16 pour aider le gentleman de l'opéra de Damas à en finir avec les adeptes d'Al-Qaeda.
Il y a là une confusion des images qui profite à Bachar al-Assad aux dépens des dizaines de milliers de ses victimes avérées. Le premier responsable de cette supercherie est sans doute le régime baassiste qui a privé la société syrienne de son droit à l'image. Ayant accédé au pouvoir à la fave