La fuite de gaz mercaptan, intervenue lundi dans une usine Lubrizol de Rouenrappelle que les risques industriels existent toujours, bien que le danger du mercaptan soit relativement mesuré. Après la catastrophe italienne de Seveso en 1976, l'Union européenne avait mis en place la directive Seveso, afin d'identifier les risques et prendre les mesures nécessaires pour y faire face. Depuis 2009, Lubrizol est d'ailleurs classée en Seveso seuil haut - le plus dangereux - et donc particulièrement contrôlée. En 2001, l'explosion de l'usine AZF de Toulouse - 31 morts et 2 500 blessés - avait obligé l'Etat à renforcer sa législation avec la loi Bachelot de 2003. Où en est-on aujourd'hui ?
Maryse Arditi, pilote du réseau «Risques et impact industriels» à France nature environnement, revient sur l'incident de Rouen et fait un état des lieux des risques industriels dans le pays.
Les Plans particuliers d’intervention (PPI) obligent à l’information des riverains. Pourtant, dans le cas de la fuite de l’usine Lubrizol, beaucoup se sont plaint d’un manque d’information. Pourquoi ?
Les PPI ne sont pas toujours bien respectés par les préfectures. Pour Lubrizol, je pense que la préfecture et l’usine n’ont voulu communiquer qu’une fois l’incident sous contrôle. Sauf qu’avec l’arrivée du nuage de gaz sur Paris, le nombre d’appels a explosé. Ils ont alors dit que ce n'était pas toxique, et qu’il n’y avait aucun danger. Mais ils ont quand même annulé un match de football...
Vous doutez de la version officielle ?
Déjà, cet incident n’est pas une fuite comme on a pu le dire. Une fuite se répare facilement. Là, c’est une réa