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TRIBUNE

Berlusconi : le péché par omission du PPE

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par Paolo Flores d’Arcais, Philosophe, directeur de la revue Micromega
publié le 27 janvier 2013 à 19h07

Dans la «Résistible ascension de Silvio B.», qui a réduit l’Italie à des ruines non seulement économiques ou institutionnelles, mais morales et culturelles, le Parti populaire européen (PPE) n’est pas exempt de responsabilités.

La légitimation de Berlusconi, voulue surtout dans l’enthousiasme et en fanfare par madame Merkel et par le Premier ministre espagnol Aznar, mais avalisée par tous les partis membres du PPE, y compris donc l’UMP de Sarkozy et Copé, a aidé le Cavaliere d’Arcore à surmonter certains moments de crise qui, sans l’appui international, auraient pu en décider la fin politique (ce qui, il est clair, ne diminue pas d’un gramme la faute des millions d’Italiens qui ont coupablement voté pour lui, dans une sorte de jouissance masochiste de «servitude volontaire»).

A présent, le PPE semble s’être repenti et se demander s’il ne faudrait pas expulser Berlusconi, en choisissant de jouer, en Italie, la carte Monti et celle de sa nouvelle alliance «centriste». Mais il le fait à sa manière : puisque c’est un parti européen d’inspiration chrétienne, il tente de se conformer au modèle d’une figure de l’Evangile. Le PPE, en somme, du problème Berlusconi, «se lave les mains», au moins avant les élections.

Il est clair, en effet, que Berlusconi et son parti (ainsi que la Ligue du Nord, une fois de plus son alliée) n’ont rien à voir avec la démocratie, pas même dans son acception de droite, et constitue au contraire la version italienne du lepénisme (ou du poutinisme, si on préf