Les violences répondent aux violences et elles sont sans fin. A Port-Saïd, hier en début d’après-midi, les morts de la veille n’étaient pas encore enterrés que les coups de feu retentissaient déjà. L’air était aussitôt rendu irrespirable par les gaz lacrymo. Plusieurs bâtiments étaient incendiés, dont le club de la police, situé non loin du cimetière, formant un imposant nuage noir au milieu du ciel d’azur. Les affrontements se sont poursuivis tout l’après-midi, à proximité de la corniche mais aussi de la prison, faisant plus de 460 blessés et au moins 6 morts.
Un peu plus tôt, vers midi, une dizaine de milliers de personnes s'étaient réunies à proximité du front de mer pour se recueillir. Des cercueils ouverts étaient portés par une foule criant vengeance : «Ils auront réparation ou nous mourrons comme eux.» «Ils», ce sont les morts de samedi, au moins 31, selon un dernier bilan hier soir : on compte plus de 300 blessés, certains très gravement. Une centaine d'entre eux ont été envoyés au Caire. Ceux qui assistaient aux funérailles pointent unanimement du doigt la police, même si les circonstances restent floues sur les dramatiques incidents de la veille. Point de départ du cycle de violences, un rassemblement, samedi matin, devant la maison d'arrêt en réponse au verdict de la cour qui a condamné à mort 21 personnes pour avoir pris part à un massacre dans un stade de foot un an plus tôt.
Ire. Ce jour-là, le 2 février, 74 supporteurs de l'équipe cairo