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TRIBUNE

Florence Cassez : un regard mexicain

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par Emilio Lezama, codirecteur de la revue mexicaine Los Hijos de la Malinche (1), analyste de la radio Ibero 90.9 et éditorialiste du journal Reporte Indigo.
publié le 27 janvier 2013 à 19h07

Le traitement médiatique de la libération de Florence Cassez a mis en évidence la facilité avec laquelle les médias peuvent oublier leur rôle d’informateurs et tenir des discours vains et nationalistes. Tous les médias ont traité du cas Cassez de façon identique. Les opinions allaient toutes dans la même direction : le Mexique est un pays dangereux, avec un système juridique corrompu et aucune considération pour les droits d’homme. Mais la Cour suprême du pays a quand même démontré un grand esprit de justice qui a suscité la reconnaissance du chef d’Etat français, un honneur rare et «précieux». Les médias français ont par ailleurs oublié de donner l’avis des Mexicains sur cette affaire. On a entendu un discours chauviniste de la part de «spécialistes» français, sans jamais écouter une seule voix mexicaine. C’est, en réalité, aussi bien la justice mexicaine et surtout l’ex-ministre de la police Genaro Garcia Luna que la politisation de l’affaire par Nicolas Sarkozy qui ont empêché le dossier de se résoudre plus rapidement.

Certes, le Mexique a un problème de violence, certes notre système judiciaire est à certains niveaux corrompu, mais il est étonnant que les médias français se réfèrent toujours au Mexique en tant que pays violent et corrompu. Le Brésil, en revanche, selon ces mêmes médias, est présenté comme un pays puissant et en plein développement alors que c’est un pays aussi violent et corrompu que le Mexique. Il semblerait que le récit médiatique soit plus facile quand