D’ordinaire animée à la tombée de la nuit, Port-Saïd était très calme samedi soir, trop calme. Dans les rues du centre-ville, on voyait peu de voitures, moins encore de passants, aucune femme. Même les militaires qu’on disait en nombre n'étaient pas visibles. Tout juste pouvait-on entendre le bruit d’un hélicoptère survolant la cité portuaire. Des échanges de coups de feu, plus espacés qu’en journée, se poursuivaient devant la prison, à l’entrée de la ville. Qui tirait ? Contre qui? Pourquoi? Personne n'était plus vraiment en mesure de répondre.
Seule chose certaine, le bilan provisoire de la journée de samedi est déjà très lourd. Il fait état d'une trentaine de morts et plus de trois cents blessés, beaucoup par balles. Les violences ont commencé samedi matin vers 10 heures après le meurtre de deux policiers par une foule furieuse qui aurait, selon les autorités, cherché à forcer l'entrée du pénitencier pour protester contre le verdict de la cour pénale du Caire. Laquelle avait annoncé peu avant, la condamnation à mort de 21 personnes impliquées dans le massacre du stade de Port-Saïd, survenu le 2 février dernier.(1)
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Les choses se sont ensuite envenimées, les