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Libération

Kurdes abattues : l’ombre des nationalistes turcs

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publié le 29 janvier 2013 à 22h06

Tout semblait simple quand la justice française annonça la semaine dernière la mise en examen d’Omer Güney, 30 ans, pour l’assassinat à Paris, le 9 janvier, dans un appartement près de la Gare du Nord de trois militantes de la guérilla kurde, dont l’une de ses figures historiques, Sakine Cansiz. Le jeune homme servait de chauffeur et d’accompagnateur lors de ses passages dans la capitale française à cette fondatrice du Parti des travailleurs du Kurdistan qui mène la lutte armée contre Ankara. Cela confortait l’hypothèse d’un règlement de compte au sein de cette organisation considérée comme terroriste aussi bien par Washington que par l’Union européenne. Mais depuis tout se complique.

Arrivé en France en 1987 à l’âge de 5 ans, le présumé meurtrier, employé dans une agence d’intérim comme agent d’entretien mais menant grand train, se déclarait militant du PKK. Il venait néanmoins très souvent - huit fois pour la seule année 2011 - à Ankara. Le maire de son village natal, près de Sivas en Anatolie centrale, assure que la famille ne cachait pas ses opinions ultranationalistes turques, votant régulièrement pour le Mouvement d’action nationaliste (MHP, extrême droite turque) et plusieurs journaux affirment qu’il n’y a aucune famille kurde sur place. Mais en France, Omer Güney était très actif dans les associations kurdes clamant sa honte d’un père kurde qui aurait renié sa kurdité et épousé une Turque.

Ce profil étrange pour un activiste de la guérilla du PKK nourrit tous les soupç